Extrait du texte de Jacques Kerchache 1991

« J’ai rencontré Jean-Charles Pigeau et son œuvre l’année dernière alors que j’avais pour mission

de proposer quelques jeunes sculpteurs en vue d’un concours du 1% pour le nouveau siège d’une entreprise multinationale.

Immédiatement, j’ai accroché avec l’œuvre d’une profonde originalité et d’une incontestable qualité d’exécution, et l’artiste, Jean-Charles Pigeau, sorte de moine zen en apprentissage, travaillant dur toute la semaine pour se payer son arc et tirer des flèches qui appellent la foudre et la pluie sur des lieux de rêve et de mémoire… »

ÉTUDE DE LA SCULPTURE POUR LA PLACE PENTAGONALE RUEIL 2000 ALBERT PREMIER 1992
Par delà l’ouverture située nord-est de l’enveloppe architecturale, le corps fuselé semble avoir été lancé. Ce corps céleste, ce trait de lumière est fiché dans le sol au centre de la cour, le sommet pointé vers l’ile des Impressionistes.
Le fuselage doré contraste avec l’aspect des façades composées de verre semi-réfléchissant et de pierre blanche. Cette sculpture capte et diffuse la lumière suivant l’intensité solaire. Elle compose avec l’enveloppe architecturale un instrument «  à mesurer » le temps. Le soleil projettera successivement l’ombre du style sur le sol. La sculpture implique une notion de mouvement, de marche du temps, de cycle. Le regard suit de bas en haut ce fuselage qui s’élance vers le ciel d’où il semble être venu. Le trait divise, contient l’espace, souligne l’ouverture entre les façades, désigne l’axe et le centre de la cour. La base de la sculpture pointe le cœur de la frise pentagonale dessinée par les pavés, créant une onde kaléïdoscopique. Elle devient l’âme du site en occupant au sol une surface quasi inexistante de 20 cm2, tendant vers le ciel sur une longueur de 16 m, inclinée à 70°. Cette sculpture dorée à la feuille ne nécessite pas d’entretien.
Le fuselage oriente le temps, relie ciel et terre, révèle l’espace et la lumière. Cette sculpture « à planter » devient complémentaire de l’architecture en transformant le sol en cadran solaire. Par la projection mobile de l’ombre, elle introduit dans cette cour l’idée de nature en établissant une communication avec le soleil
Jean-Charles Pigeau le 07 octobre 1992.

 

Leave a Reply