Oratory Hacienda San Jose, Baca, Yucatan, Mexico.

Jean-Charles Pigeau:  born in 1955, a graduate of the Parisian art schools l’Ecole Boulle and l’ENSBA, sculptor, teacher in charge of the module “Volume Installation” at l’ESAH, Le Havre Art School, since 1993. For more than twenty years, Jean-Charles Pigeau has been working in the area involving cultural exchange. He dealt with the Roman heritage in Vaison-la-Romaine and with the Kanak culture at the Tjibaou Centre in New Caledonia. But it is certainly the vast and diverse pre-Hispanic Mexican civilization which has taken up most of his attention since 1992.”
J Leenhardt.
For three consecutive years he spent time developing projects on industrial wasteland in Mexico at the “Fundidora” of Monterrey and in 2009 made a monumental piece of sculpture/architecture: the Oratory in Yucatan.
 
L'Oratoire, Jean-Charles Pigeau, 2009
Sculpture/architecture pour l’Hacienda San Jose, Baca, Yucatan, Mexique
Projet réalisé pour et avec le mécène Laurent Chabres
L'Oratoire est une sculpture/architecture née de la rencontre entre l'artiste Jean-Charles Pigeau et l'homme d'affaires et mécène Laurent Chabres, qui lui passa commande d'un lieu de recueillement pour son Hacienda de San José.
Passionné de l'art et des sites archéologiques préhispaniques, Jean-Charles Pigeau parcourt le Mexique depuis plus de 30 ans. L'artiste, né en 1955 à Pithiviers, crée des œuvres in-situ qui s'appuient sur les données géographiques, historiques, culturelles, mythologiques ou encore architecturales spécifiques à un site et ses environs. Pour l'Hacienda San Jose, il a imaginé une architecture qui s'intègre à la nature et renferme une cellule de méditation. Jean-Charles Pigeau s'est appuyé ici sur plusieurs gestes architecturaux propres à l'Hacienda et ses environs : les pierres utilisées pour sa construction proviennent de l'ancienne fabrique de défibrage de sisal, âme du domaine durant de nombreuses années, qui fut détruite lors d'un ouragan en 2002 ; l'oeil de bœuf en façade reproduit celui de ce même bâtiment qui le précédait d'époque porfirienne ; l'escalier en marbre yucatèque et le socle de L'Oratoire sont d'influence maya et sacralisent l’édifice.
Jean-Charles Pigeau n'est pas seulement passionné par l'art précolombien, mais également par les philosophies orientales. Il propose ici une synthèse inattendue entre bouddhisme et art préhispanique, en adossant à l'édifice une sculpture monumentale reprenant la silhouette simplifiée de Bouddha. Cette silhouette finement ciselée de cannelures casse la rigueur du bâtiment et veille sur cet espace.
A l'intérieur de L'Oratoire, Jean-Charles Pigeau a travaillé autour des notions de vacuité et de lumière. Il a imaginé un espace de recueillement et de méditation aux formes épurées, dont le point central est une niche située dans l'axe de l'entrée, au creux de la statue de Bouddha. Sa forme campante est inspirée de l'arc de Labna, du site préhispanique maya du Yucatàn (Ruta Puuc). L'intérieur de cette abside, entièrement dorée à la feuille qui rompt avec le blanc des autres murs, évoque le dieu du soleil vénéré au Yucatán. Ce creux renvoie également au vide des entrées des cénotes, points d’eau fermés telle les grottes que les mayas considéraient comme un moyen de communication avec les dieux de l'infra-monde. Ici il n'y a pas d'eau, mais un miroir concave qui capte le ciel via le puits de lumière qui le surmonte et diffuse son énergie depuis le centre de la cavité. Dans sa quête de spiritualité, le regardeur est convié à un troublant jeu de reflets, le sien fusionnant avec celui du ciel et de la sculpture au sein du miroir. Se révèle alors à lui ce lien imperceptible qui relie l'homme à la nature et au cosmos, lien que privilégiaient les civilisations anciennes.
Les percées de lumière naturelle ajoutent à la dimension spirituelle du lieu. A travers sept oculus de verre, chacun d'un verre teinté d'une couleur de l'arc en ciel, nous assistons à la course du soleil et à toutes les variations lumineuses au cours de la journée. Jean-Charles Pigeau rend ainsi palpable le caractère cyclique du temps, comme le faisaient les constructions des Mayas. A midi, un chemin de cercle lumineux se crée au sol menant symboliquement à la silhouette de Bouddha.
Avec L'Oratoire, Jean-Charles Pigeau mène une réflexion sur la sculpture et sa dimension humaine, architecturale. Premier artiste contemporain à être intervenu sur un site archéologique au Mexique en 1998 à Xochitécatl Jean-Charles Pigeau fait dialoguer ici art contemporain et art préhispanique, orient et occident. Il a trouvé dans ces créations, la clef de ses interrogations sur le rapport homme/nature. Cette œuvre, à la fois esthétique et spirituelle, avec une part de mystère, encourage à une forme inédite de méditation, invite à la rêverie, au voyage intérieur. Emilie Lesne
《经坛》,让-夏尔·丕儒,2009
墨西哥,尤卡坦半岛,巴卡,圣何塞庄园酒店(Hacienda San Jose) 雕塑/建筑
- 为赞助人洛朗·夏布尔Laurent Chabres先生创作的作品
《经坛》的诞生源于艺术家让-夏尔·丕儒与商人洛朗·夏布尔的相遇,后者作为赞助人,请求丕儒创作一个冥思之所,放在自己的圣何塞庄园酒店。
让 -夏尔·丕儒痴迷于墨西哥殖民前时期的艺术,酷爱研究这一时期的考古遗迹。三十多年来,他的足迹遍布整个墨西哥。丕儒1955年出生在皮蒂维耶 (Pithiviers),他的就地创作常常结合选址的地理环境、历史文化背景、神话传说,以及当地特有的建筑特色。他为圣何塞庄园酒店构想了一座与当地 自然环境融为一体的冥思室:他特地使用了庄园及其附近特有的建筑材料,例如原先用来建设剑麻厂的石块——剑麻厂在过去很多年里曾是此地的灵魂,后来在 2002年被一场飓风摧毁;又如墙上的牛眼窗,与这里曾有的建筑物上的窗子一模一样;还比如用来制作台阶的大理石,就产自尤卡坦本地;甚至连《经坛》底座 的设计都受到玛雅文化的影响,也让作品显得尤为神圣。
丕儒不仅对墨西哥前殖民地时期的艺术感兴趣,还热爱灿烂的东方文化。《经坛》创新地将佛教文化与殖民地前时期艺术结合起来,侧影巧妙地呈现出佛像的轮廓。佛像表面雕凿着精致的纹路,温柔地打破了整个建筑坚硬冷酷之感,庄严地守护着庄园。
在 《经坛》的内部,让-夏尔·丕儒巧妙地运用了“空”和“光”的概念。他设计了一个思考与冥想的空间,外形流畅简洁,正中心凹陷下去,切面酷似佛像的侧影。 《经坛》的“坐像”外形,灵感来自于尤卡坦的玛雅古遗址Labna拱门。经坛内壁全部镀金,不仅与外壁的洁白形成鲜明对比,更使人联想到深受尤卡坦人崇拜 的太阳神。内部凹陷的造型,影射古代玛雅人水井的入口。水井洞曾被玛雅人视为与地下诸神交流的窗口。丕儒的《经坛》就像是一口玛雅人的井,虽然没有水,但 却盛满了光。底部的凹镜捕捉天空的倒影,仿佛能够从洞穴的中心向四周释放能量。置身于经坛静静沉思,人们可以感受到光影交错,身体与天地之光融为一体。许 多古老文明崇尚人与自然、与宇宙、与万事万物之间难以察觉的联系,而这些微妙的联系则通过《经坛》得以凸显。
自然光的照射让这一作品的精神内涵更加丰富。七个玻璃眼洞窗被涂上彩虹的七种颜色,展示着一天中太阳的移动和这期间丰富的色彩变幻。借此,丕儒让巡回往返的时光变得触手可及,玛雅的古建筑也正是如此。正午时分,一道光路映在地面,一路通向佛像的侧影,意义丰富。
通 过创作《经坛》,丕儒思考着雕塑的人性和建筑维度。作为第一位在墨西哥殖民地前时期考古遗址上开展创作的当代艺术家,丕儒曾于1998年前往考古遗址 Xochitécatl。他架起了当代艺术与殖民地前艺术之间对话的桥梁,连接了东西方文化。人与自然的关系是他的许多作品试图探索的主题。《经坛》作为 兼具审美与精神考虑的作品,带着些许的神秘感,鼓励着人们驻足冥思,开启内心深处的梦想之旅。
L’ORATOIRE 2008-2009. Jean-Charles Pigeau HACIENDA SAN JOSÉ. BACA. YUCATAN. Mexique
ART/NATURE/PATRIMOINE L’Oratoire. Baca 2008-09. JC Pigeau. Sculpture/architecture pour l’Hacienda San Jose. Yucatan. Mexique. Projet réalisé pour ET AVEC le mécène Laurent Chabres. Inauguré en août 2009.
Grâce au mécénat de Laurent Chabres *, le sculpteur français Jean-Charles Pigeau a réalisé une sculpture/architecture, un oratoire au cœur du Yucatan au Mexique en l’hacienda San José à Baca. Son œuvre est le fruit d’une réflexion sur la vacuité et à partir des données historiques, architecturales spécifiques du site et des environs. Cet espace universel de recueillement est issu de différents gestes  architecturaux dont l’artiste a repris les traits caractéristiques. - Le premier d’origine maya, issu du profil de l´arc de Labna** qui, tourné à 180°, se transforme en niche. Ici, le vide lumineux de la niche est la mémoire de la grande culture préhispanique de cette région. - Le second provient de l’ancien bâtiment où le sisal était défibré, construit à l´époque porfirienne. - Le troisième élément est la sculpture monumentale d’un Bouddha simplifié qui, adossé à l’édifice, veille sur cet espace créant un dialogue Orient/Occident.
* Président de la Fondation Fundebien (Fundación para el Bienestar Natural A.C.) ** Site archéologique préhispanique de Labna. Yucatan. Ruta Puuc. Mexique.
 

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